Le président du MLC a sèchement répliqué aux propos du chef de l’Etat RD congolais qui a tenté hier, dans une interview à RFI et France 24, de justifier l’interdiction d’une marche de la coalition d’opposition Lamuka prévue ce dimanche 30 juin.
« Bien sûr que j’accepte, je suis d’accord avec cette interdiction, parce que souvenez-vous il y a quelques jours, il y a eu une manifestation qui a été autorisée et elle a donné lieu à des débordements », a déclaré hier à RFI et France 24 Félix Tshisekedi, ajoutant : « nous avons comme l’impression qu’il y en a qui confondent démocratie et anarchie. On ne peut pas, alors qu’on a l’autorisation de manifester, faire des débordements, s’en prendre à de paisibles citoyens ou à du mobilier urbain. Ce sont des choses inacceptables. »
Des propos qui ont eu l’heur de faire sortir de ses gonds Jean-Pierre Bemba, revenu il y a quelques jours en RDC au terme d’un long séjour en Europe.
« Nous n’avons pas de leçon à recevoir. Lorsque les partisans de l’UDPS ont tué un policier à Mbuji-Mayi, ont brûlé les maisons de députés provinciaux à Mbuji-Mayi, de députés nationaux à Lumumbashi, ont brûlé les sièges de partis à Kinshasa, à Mbuji Mayi, ont violé l’espace de l’Assemblée nationale avec des motos pour venir distraire les députés qui y siégeaient (…) », a rappelé au micro de RFI le président du MLC, membre de la Coalition Lamuka.
« Ce qui s’est passé ce jour-là (NDLR : le dimanche 23 juin, jour du meeting de M. Bemba à Kinshasa), c’était des incidents provoqués une fois de plus par des éléments certainement incontrôlés de l’UDPS qui ont visé mon cortège qui était protégé par la police et malheureusement qui ont atteint les policiers. Donc je pense qu’il ne faut pas travestir la vérité, il faut continuer à dire ce qui est juste et non pas chercher à politiser ou à déformer des faits. Malheureusement nous nous apercevons que les hommes changent mais les méthodes restent les mêmes. Ceux qui hier défendaient la démocratie, la liberté d’expression, de manifestation, curieusement, une fois installés dans le fauteuil de président, se comportent exactement comme ceux qu’ils dénonçaient hier », a répliqué M. Bemba, considéré comme l’un des poids lourds de l’opposition en RDC.