Par Pacheco Kavundama, notre correspondant à l’est de la RDC
« La population et nous, les élus, avons perdu espoir. Nous faisons ce que nous pouvons en collaborant avec l’armée et les services de sécurité pour éradiquer le phénomène des ADF. La situation sécuritaire catastrophique à Beni perdure. Nous avons formulé des recommandations mais celles-ci ne sont pas appliquées par le pouvoir exécutif. Nous ne savons plus quoi faire pour inciter les autorités à passer à la vitesse supérieure pour soulager le sort des populations de Beni ville et de Beni territoire. Les marches organisées, les sit-in et autres actions, rien n’y fait. Voilà pourquoi j’ai personnellement décidé de boycotter la prochaine session parlementaire au sein de l’Assemblée provinciale si l’exécutif provincial et l’exécutif national ne se rangent pas derrière le peuple et mettent en oeuvre les solutions adaptées à la résolution de ce problème d’insécurité qui ronge Beni ville et Beni territoire », a déclaré Saidi Balikwisha.
Une longue tirade révélatrice du désarroi dans lequel est plongé la population de ce territoire, meurtri par la recrudescence de l’insécurité ces dernières semaines.
Dans la nuit de samedi à dimanche, trois personnes ont été tuées à Eringeti dans le territoire de Beni. Pour protester contre ce massacre, les activités ont été paralysées ce lundi 5 août dans cette localité où la population a manifesté sa colère en défilant avec les corps des personnes tuées.
Pour ne rien arranger à une situation déjà dramatique, des cas de patients contaminés par le virus Ebola ont été diagnostiqués depuis le mois de juillet à Goma même, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu dans laquelle le virus a fait il y a déjà un an son apparition.