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Insécurité dans le parc national des Virunga : un éco-garde tué mercredi

La très grande majorité des gardiens du parc national des Virunga effectue un travail remarquable en toute probité © Virunga National Park – Facebook

Ezéchiel Kasereka Masumbuko a été tué lors d’une attaque menée mercredi 28 novembre au matin au niveau du poste des gardes à Vitshumbi, une citée située à plus de 90 km de Goma dans le territoire de Rusthuru au Nord-Kivu. Ses assassins seraient des miliciens maï-maï, selon un communiqué de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN).

Suite à cette attaque violente, les gardes qui l’accompagnaient ont riposté pour repousser les assaillants et s’extraire de la zone attaquée. Lors de ce drame, l’arme de service du garde assassiné aurait été subtilisé.

La direction du parc national des Virunga a aussitôt condamné cet assassinat et lancé un appel patriotique à la population du Nord-Kivu afin qu’elle se désolidarise des groupes armés qui sont à l’origine de l’insécurité qui règne dans cette province de l’est de la RDC.

Au sein du parc national des Virunga, classé au patrimoine mondial de l’humanité, plusieurs groupes armés sévissent, dont des miliciens maï-maï et des FDLR.

Relations tendues entre les habitants de Vitshumbi et les gardes-parc de l’ICCN

Les gardes de l’ICCN entretiennent toutefois des relations tendues avec la population. Lors de cette même journée du mercredi 28 novembre, les habitants de la cité de Vitshumbi sont descendus dans la rue pour protester contre le refus des agents de l’ICCN de laisser pénétrer sur leur territoire un camion transportant des matériaux de construction, alors même qu’ils n’en ont pas le pouvoir.

De 8h00 à 13h00, la population a manifesté pour revendiquer le droit d’accès à ce camion. C’est alors que les gardes du parc ont tiré sur un écolier. S’en sont suivis des échanges de tirs avec la population qui ont causé la mort de deux civils et d’un garde parc. Une information confirmée par Kambale Ngengera Agripa, le porte-parole des ressortissants de Vitshumbi vivant à Goma.

La population de Vitshumbi est d’autant plus en colère contre l’ICCN qu’elle soupçonne ces mêmes gardes parc d’avoir enlevé deux femmes qui sont toujours introuvables.

Ces tensions ne sont cependant pas une nouveauté. Cela fait bientôt quatre ans que les habitants de Vitshumbi vivent à couteau tiré avec l’ICCN. Les jeunes de cette cité en particulier demandent des sanctions exemplaires contre les agents récalcitrants de cet organisme et une gestion plus équitable des pêcheries de Kyavinyonge et de Vitshumbi.