Le président d’Ensemble pour le changement, accompagné pour l’occasion de son bras droit Salomon Idi Kalonda, de retour en RDC après plus de trois ans d’exil, séjourne depuis ce samedi à Goma chef-lieu du Nord-Kivu, point de départ d’une tournée qui le menera dans les différentes localités de l’est du pays.
Par Pacheco Kavundama, notre correspondant à l’est de la RDC, avec Adrien Seyes.
Il était 14h15 heure locale ce samedi 26 octobre lorsque Moïse Katumbi est arrivé à Goma. De l’aéroport jusqu’au stade Afia où il a tenu un meeting populaire, il était accompagné d’une foule impressionnante. La foule des grands jours. Des milliers de gens étaient venus accueillir celui qui est considéré comme l’homme fort de l’est du pays. Celui qui a permis au candidat de l’opposition lors de la dernière élection présidentielle en décembre dernier, Martin Fayulu, d’enregistrer dans cette province des scores staliniens.
Le président de la plate forme politique de l’opposition Ensemble pour le changement a fendu la foule, debout à bord d’un véhicule, aux côtés de son bras droit, Salomon Idi Kalonda, dont c’était le grand retour en RDC après plus de trois ans d’exil. Celui qui est aussi le président du PND, l’un des principaux partis de l’opposition (le deuxième de députés à l’Assemblée nationale, juste derrière le MSR de Pierre Lumbi) étaient manifestement ému de retrouver les siens.
« Son retour est un énorme plus pour Moïse (Katumbi). Salomon (Kalonda), c’est le meneur de jeu d’Ensemble, celui qui met de l’huile dans les rouages et fait avancer la machine. Quand il n’est pas là, ça se ressent », glisse un proche des deux hommes. La foule présente ce samedi au Stade Afia ne s’y est d’ailleurs trompée. Scandant « Salomon !, Salomon ! »…, elle a remercié Moïse Katumbi d’être venu accompagné de son bras droit. « Salomon est un digne fils de ce pays. C’est un enfant d’ici. A Goma, il est chez lui », a clamé, enthousiaste, un Gomatracien, venu assister à l’événement avec femme et enfants.
Katumbi annonce la création de son propre parti politique
Lors de son meeting, devant une foule dense et compact, Moïse katumbi a longuement parlé de sécurité, mais aussi de politique et de questions sociales. Au sujet de l’insécurité qui sévit dans l’est du pays, Moïse Katumbi a plaidé pour l’amélioration des conditions sociales des militaires et policiers. Pour lui, il faut prendre le problème à la racine. Traiter la cause et non les conséquences. Si un militaire ou un policier a un salaire décent, il ne sera pas amené à tracasser la population. Et si ce militaire est au front, il saura se battre, a-t-il expliqué en substance.
Abordant ensuite l’aspect politique, Moïse Katumbi a annoncé la création prochaine de son propre parti politique. Celui-ci s’inscrira dans l’opposition républicaine. Il s’agira de critiquer ce qui ne marche pas au pays et d’encourager ce qui fonctionne, a-t-il expliqué. Sans doute, cette décision permettra-t-elle de clarifier les choses. Entre Lamuka, Ensemble, le G7 et la galaxie de partis qui soutiennent M. Katumbi (MSR, PND, ARC, etc.), il n’est pas toujours facile de s’y retrouver, même si la loi électorale pour l’élection des députés par exemple favorise l’éclatement des partis au détriment des grandes formations.
Goma, point de départ d’une tournée à l’est
Moïse Katumbi séjournera ce dimanche à Goma. Une série d’audiences accordées aux différentes couches de la population a été prévu pour prendre le pouls des problèmes qu’ils rencontrent. « Ce sont les habitants de Goma qui peuvent nous dire quelles sont leurs préoccupations les plus importantes. Ensuite, à nous de voir quelles solutions on peut y apporter. C’est en quelque sorte la méthode participative », glisse un responsable d’Ensemble.
Après Goma, Moïse Katumbi se rendra à partir de lundi et durant toute la semaine prochaine à Beni et Butembo, toujours dans la province du Nord-Kivu, puis à Bukavu dans le Sud-Kivu, à Kindu dans le Maniema, à Bunia en Ituri avant de rentrer dans son fief de Lubumbashi dans le Haut-Katanga.