Interrogé ce matin sur RFI par notre consœur Florence Morice, Corneille Naanga, le président de la CENI, a balayé d’un revers de main les questions les plus sensibles sur le processus électoral, en particulier celles portant sur les machines à voter ou la fiabilité du fichier électoral. Inquiétant à six mois de la date prévue pour les élections.
Au sujet des machines à voter, Corneille Naanga balaie d’un revers de main les très nombreuses critiques formulées à leur encontre (lire notamment le récent rapport de The Sentry). Celles-ci sont en effet suspectées de faire le lit d’une fraude massive. « Nous n’allons pas partir d’audits en audits », rétorque le président de la CENI qui soutient que sa mission « n’est pas d’être populaire ou de créer la confiance mais d’organiser les élections ».
C’est la même rhétorique peu ou prou qui est utilisée au sujet du fichier électoral. Corneille Naanga dit ne pas vouloir tenir compte des observations de l’Organisation Internationale de la Francophonie. Selon les experts, 25 % du fichier électoral RD congolais serait vicié. « La question du fichier électoral est derrière nous », élude le président de la CENI.
Des propos pas franchement rassurants (qualifiés d’« hallucinants » sur les réseaux sociaux) de la part de Corneille Naanga qui a signé le 30 mai dernier un contrat de lobbying très controversé (36 000 dollars + 19 000 dollars par moi) avec une firme américaine dénommée Avenue Strategies Global. Une attitude surprenante de la part d’une telle institution.
Cette firme américaine devrait avoir fort à faire : pas plus tard que hier, les Etats-Unis ont annoncés de nouvelles sanctions à l’encontre de plusieurs hauts responsables RD congolais accusés d’avoir vicié de manière significative le processus électoral.