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Goma : peine de mort en RDC, le gouvernement et le parlement invités sans beaucoup d’illusions à prendre leurs responsabilités

A l'occasion de la Journée Mondiale contre la peine de mort le 10 octobre dernier, une table ronde a eu lieu à Goma réunissant les acteurs de la société civile, des parlementaires et agents de l'administration pénitentiaire © DR

Depuis 2003, chaque 10 octobre est célébrée la Journée Mondiale contre la peine de mort. Cette année, l’événement a été marqué à Goma, chef lieu du Nord-Kivu, par des échanges nourris entre les acteurs de la société civile, des parlementaires et agents de l’administration pénitentiaire. L’occasion pour les participants de plaider en faveur de l’abolition de la peine de mort et du respect effectif des droits des personnes en détention. Autant de sujets sur lesquels la RDC doit encore réaliser beaucoup de progrès.

L’objectif de ces échanges a été de sensibiliser les autorités de RDC sur ces problématiques mais également de les interpeller afin de leur demander d’agir. Au parlement, les participants à cette journée ont demandé d’abolir définitivement la peine de mort. Ce qui passe, dans leur esprit, par l’adoption d’une loi, conformément à la Constitution RD congolaise. Quant au gouvernement, il est invité à se pencher sur l’amélioration des conditions de détention des prisonniers, exécrables en RDC.

Pour Placide Nzilamba, référent à Goma du Centre International pour la Défense des Droits de l’Homme et l’Environnement (CIDDHOPE), « ce n’est pas normal que le gouvernement congolais continue de maintenir la peine de mort alors que la Constitution de la RDC a déjà sacralisé la vie de l’Homme. La peine de mort doit être commuée en une peine plus humaine, comme la prison à perpétuité. Il faut aussi améliorer les conditions de détention car les prisons en RDC sont de véritables mouroirs. Plutôt que d’aller en prison pour mourir, on ferait mieux d’y aller également pour être éduqué ».

Placide NZILAMBA
Placide Nzilamba, référent du CIDDHOPE à Goma © DR

Mais ces quelques heures de plaidoirie suffiront-elles pour véritablement susciter le vote d’une loi contre la peine de mort au Congo ? A fortiori lorsque l’on sait que la législature touche à sa fin et que les parlementaires pensent plus à faire campagne pour leur réélection qu’à autre chose ? Sans doute faudra-t-il attendre un autre 10 octobre, le prochain ou le suivant, pour constater des avancées sur ce sujet majeur qui touche au respect des droits de l’Homme et de la dignité, régulièrement bafoués en RDC.