Comme ils l’avaient annoncé, les militants du mouvement citoyen La lutte pour le changement (Lucha) ont organisé ce lundi partout dans le pays des marches pacifiques pour exiger le retrait de la machine à voter du processus électoral. A Goma, comme ailleurs, la manifestation a été très violemment réprimée. Des journalistes ont également été visés.
Tôt ce lundi matin, les militants de la Lucha étaient dans les rues à Goma, chef lieu du Nord-Kivu, pour demander le retrait de la machine à voter, suspectée d’être l’instrument d’une triche massive au service du pouvoir lors des prochaines élections.
Mais ils n’étaient pas seuls. La police était, elle aussi, présente en nombre, déployée sur les principales artères de la ville et, semble-t-il, bien décidée à entraver la bonne marche de la manifestation.
Alors que les militants de la Lucha se dirigeaient vers le bureau de la CENI pour y déposer un memorendum contre la machine à voter, la police les a stoppés au niveau du rond point Signers. Des violences ont alors été commises par les forces de l’ordre, comme l’attestent de nombreux témoignages vidéos qui ont aussitôt circulé sur les réseaux sociaux.
« Nous déplorons le fait que la police ait eu manifestement pour objectif de blesser nos militants », a réagi Gloire Wanzavalere, un militant de la Lucha.« Certains ont été tabassés, d’autres arrêtés. Au total, nous avons comptabilisés 10 blessés dont 3 ont été admis pour soins à l’hôpital Heal Africa. Quant à Ghislain Muhiwa, l’un de nos camarades, il est à cette heure encore détenu dans un cachot de la mairie de Goma alors même qu’il est blessé. Nous exigeons de la police qu’elle l’autorise à aller se faire soigner », a déclaré Gloire Wanzavalere, avant de s’interroger : « comment on peut parler des élections alors que les manifestations sont si violemment réprimées ? il est grand temps d’en finir avec ce régime oppresseur. »
Les journalistes eux aussi n’ont pas été épargnés. Certains d’entre eux qui couvraient la manifestation ont été agressés par la police. Le commandant de la police de la ville de Goma, le colonel Alisa Job est pointé du doigt. C’est lui qui aurait donné l’ordre de violenter les militants de la Lucha mais aussi, manifestement, tous ceux qui étaient ce jour-là susceptibles d’apporter leur témoignage.