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Goma : la Lucha dépose des urnes en carton devant la CENI pour protester contre les machines à voter

Des militants de la Lucha se rendent au bureau de la CENI à Goma pour y déposer des urnes et des bulletins de vote © DR

Des militants du mouvement citoyen la Lucha ont déposé ce jeudi des urnes en carton et des bulletins de vote devant le bureau de la CENI à Goma, chef lieu du Nord-Kivu. Un geste symbolique qui vise à dénoncer les machines à voter, qualifiées de machines à tricher un peu partout dans le pays. 

C’est une action symbolique. Mais en politique, les symboles comptent. Ce jeudi 30 août, des militants de la Lucha, l’un des principaux mouvements citoyens en RDC, ont déposé devant le bureau de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) à Goma, des urnes en carton et des bulletins de vote en papier pour dire non à la machine à voter.

« Cette action symbolique vise à interpeller la CENI afin qu’elle renonce à l’utilisation hautement controversée de la machine à voter pour revenir au système plus classique et plus sûr des urnes et des bulletins de vote papier », indique Emmanuel Binyenye, un militant de la Lucha.

« Faute d’être convenablement organiser, les élections en RDC mèneront inévitablement à une explosion de violence », poursuit-il. Or ces machines à voter, rejetées par l’opposition et la société civile en RDC et très critiquées par les partenaires extérieurs du pays, sont soupçonnées d’être l’instrument d’un vaste système de fraude à venir au bénéfice du candidat choisi par Joseph Kabila pour lui succéder, Emmanuel Ramazani Shadary. Ce dernier, en raison de l’impopularité du régime actuel, n’a en effet aucune chance de s’imposer à la régulière.

Instrument d’un vaste système de fraude au profit du candidat de Joseph Kabila

La manifestation de la Lucha est partie du rond point signers pour se rendre devant les bureaux de la CENI. Elle a été encadrée de bout en bout par les forces de sécurité. C’est d’ailleurs l’une des seules fois qu’une manifestation de ce mouvement citoyen n’est pas violemment dispersée. « Nous avons déposé une autorisation en bonne et due forme auprès de l’autorité compétente. C’est notre droit constitutionnel que de manifester. On ne pouvait donc nous le refuser », explique Emmanuel Binyenye.

Celui-ci déplore toutefois le fait que les médias n’ont pu couvrir la manifestation, plusieurs journalistes ayant été interdits de suivre le cortège.

Le message de la Lucha est toutefois bien passé. En RDC, la lutte contre la machine à voter n’est pas prête de s’arrêter.