Les attaques contre les civils se multiplient ces derniers jours dans le territoire de Beni au Nord-Kivu. Plus une semaine ne se passe sans qu’une dizaine d’entre eux au moins ne soient massacrés. Mais ces dernières 48 heures, ce sont pas moins de 43 civils qui ont été tués.
Par Pacheco Kavundama, notre correspondant à l’est de la RDC
Selon le Centre d’étude pour la promotion de la paix, la démocratie et les droits de l’homme (CEPADHO) une ONG de défense des droits de l’Homme, ces six dernières semaines, 213 civils ont déjà été massacrés par les ADF. Ces terroristes ont pris d’assaut le quartier Majengo en plein centre de Kamango aux environs de 22h00 dans la nuit du dimanche 15 décembre. Ils ont fait du porte à porte, tuant sur leur passage les civils trouvés dans leurs habitations. C’était horrible, relate l’un des membres de cette ONG.
Le bilan provisoire fait état de 11 morts (dont six personnes de sexe féminin, adultes comme enfants). 5 civils auraient été tués dans un bistrot, surpris par les islamistes ADF/M. Les victimes ont été essentiellement tuées par balles« , peut-on lire dans le bulletin d’information de la CEPADHO sorti ce lundi 16 décembre, signé par son vice-président maître Omar Kavota.
Selon cette même source, après l’alerte donnée par la population, les FARDC sont intervenus et les rebelles ADF se seraient retranchés du côté de Bundekelia, à l’ouest de Kamango, d’où ils seraient venus.
Le massacre de Kamango porte à 213 le nombre de civils tués par ceux que l’on qualifie désormais de terroristes islamistes ADF/MTM. Ces tueries ont lieu en représailles aux offensives lancées contre eux par les FARDC depuis le 30 octobre 2019. En seulement 48 heures, 43 civils ont été massacrés.
Le CEPADHO dit espérer qu’au vu de l’ampleur de la menace terroriste dans la région couplée à la persistance de la maladie à virus Ebola, toutes les institutions se mobiliseront. En attendant, la population, excédée, ne veut plus entendre parler de promesses, à l’instar de celles faites par la semaine dernière par le président Félix Tshisekedi devant le Parlement réuni en Congrès. Elle attend des actes ; et plus encore des résultats.