Les activités académiques au campus du Lac, qui abrite plusieurs institutions supérieures dont l’université de Goma et l’institut supérieur des techniques appliquées, ont de nouveau été paralysées ce mardi 14 janvier pour la deuxième journée consécutive. Les étudiants en colère ont manifesté pour condamner l’assassinat dimanche soir d’un étudiant de 2ème graduat en électromécanique, retrouvé égorgé lundi matin (lire notre article).
Par Pacheco Kavundama, notre correspondant à l’est de la RDC
Les étudiants ont barricadé plusieurs artères principales de la ville de Goma en signe de protestation et pour demander plus de sécurité. La police est rapidement intervenue pour remettre de l’ordre. Une intervention jugée brutale par plusieurs étudiants que nous avons rencontrés.
En effet, alors que les étudiants entendaient se rendre à la mairie de Goma pour déposer leur mémorandum contenant leurs revendications pour davantage de sécurité, ils ont en effet été dispersés par la police.
« C’est un comportement barbare, une police non formée et non éduquée. Ce sont les mêmes policiers qui officiaient sous Joseph Kabila. Leur méthode n’a pas changé. Ils nous ont dispersés violemment en tirant à balles réelles et en utilisant des gaz lacrymogènes », raconte un étudiant sous couvert d’anonymat.
« En 2013 à Beni, est apparu le phénomène des égorgements par les ADF. Est-ce qu’en 2020, ce sera le tour de Goma ? », s’interroge, inquiet un autre étudiant de l’Ista. Selon lui, « la police, plutôt que de venir charger les étudiants sur le campus, ferait mieux de se déployer dans la ville la nuit pour sécuriser la population. » Un avis partagé à Goma bien au-delà du campus étudiant.