Dans un communiqué de presse diffusé cet après-midi et signé par son secrétaire général, Delly Sesanga, Ensemble, la plateforme électorale soutenant la candidature de Moïse Katumbi à l’élection présidentielle en RDC, a vivement condamné les propos – pour le moins maladroits – du secrétaire permanent du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), tenus ce matin sur RFI.
Celui-ci a affirmé que Moïse Katumbi « sera condamné parce qu’il y a déjà une instruction du Procureur Général de la République », se demandant bien « comment il [allait pouvoir] régulariser alors qu’il sera bientôt condamné ? ». Et M. Ramazani Shadary d’ajouter que « pour celui-là, c’en est fini ». Des propos pour le moins maladroits dans la bouche d’un tel responsable de la majorité qui constituent, si besoin en était encore, une preuve supplémentaire de l’instrumentalisation de la Justice à des fins politiques en RDC. L’audience – considérée par l’ensemble des observateurs comme une manœuvre politicienne – devant la Cour Suprême de Justice de Moïse Katumbi n’étant fixée qu’à la fin du mois de juin.
Dans ce même communiqué, Ensemble dit par ailleurs condamner « fermement le musellement de la presse et les menaces contre les journalistes comme l’illustre encore l’arrestation du journaliste Eliezer Ntambwe » et déplore « le refus de sa demande de remise en liberté provisoire et les conditions de sa détention. » Une arrestation qui survient 15 jours après que Mr. Ntambwe a participé, en tant que journaliste, au conclave de Johannesburg qui a marqué la création de la plateforme électorale Ensemble et qu’il a, à cette occasion, interviewé Moïse Katumbi.
« Il s’agit d’une mesure de rétorsion contre Eliezer Ntambwe et d’intimidation à l’encontre de la profession de journaliste », a déclaré un responsable d’une organisation de défense des droits de la presse en Afrique.