En République Démocratique du Congo, il ne fait plus bon brandir le drapeau jaune et bleu du PPRD, le parti de Joseph Kabila. Ces derniers jours, les manifestations d’hostilités à l’encontre du parti présidentiel, de même que les défections dans ses rangs, se sont multipliées un peu partout en RDC.
Pour ne citer que quelques exemples, les députés provinciaux du PPRD au Kasaï ont quitté leur parti pour rejoindre une autre plateforme électorale, l’AFDC, de peur que l’étiquette du parti présidentiel ne soit trop lourde à porter par les temps qui court. Dans l’ancien Katanga, la perspective d’une candidature de Moïse Katumbi à la présidentielle a poussé des responsables locaux de différentes formations, dont ceux du PPRD, à rejoindre Ensemble pour le changement, la plateforme qui soutient la candidature de l’ancien gouverneur. A Beni, dans le nord du Nord-Kivu, la population a retiré les drapeaux du PPRD qui flottaient sur divers bâtiments administratifs en signe de protestation contre l’insécurité qui règne dans la région.
Pourquoi une telle hostilité à l’encontre du PPRD ? D’abord, le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila en dehors de tout mandat est grandement impopulaire en RDC. Ensuite, partout en province, les habitants ont le sentiment que les responsables politiques de la majorité ne s’occupent plus des préoccupations de la population et que tous leurs efforts ne tendent désormais que vers un seul objectif : assurer leur maintien au pouvoir.
Un mécontentement populaire grandissant qui se renforcera aussi longtemps que Joseph Kabila s’accrochera à son fauteuil de président.