Plusieurs jeunes, issus de différentes associations et mouvements citoyens, se sont retrouvés mercredi 18 octobre à Goma pour célébrer le Prix Nobel de la paix décerné cette année au docteur Denis Mukwege.
Pour ces jeunes, cette distinction est une invitation pour toute la population congolaise à suivre celui qu’il considère comme un véritable modèle, voire un héros. « Nous avons l’habitude de célébrer les héros quand ils sont décédés et non de leur vivant. Nous pensons que le docteur Denis Mukwege est un véritable héros, sauf qu’il est lui bien vivant », confie Espoir Ngalukiye, un jeune militant la Lucha, qui dit s’inspirer de la vision du Prix Nobel de la Paix.
A cette occasion, un documentaire sur la vie du Docteur Denis Mukwege (NDLR : L’homme qui répare les femmes du réalisateur belge Thierry Michel) a été projeté afin que les jeunes comprennent le parcours de celui dont la notoriété dépasse très largement désormais les frontières de la RDC.
Nouvelle idole
« C’est une très grande célébration, parce que pour moi le docteur Denis Mukwege est un modèle, une référence, une fierté. C’est comme la rumba congolaise, la musique et le football en RDC. Il est partisan de la non violence, ce que je suis également », ajoute le jeune militant.
A la question de savoir si le prix Nobel de la paix 2018 a été informé de l’organisation de cette activité, Espoir Ngalukiye répond par l’affirmative. D’ailleurs, ce dernier affirme avoir reçu un message d’encouragement du docteur dans lequel il indique que ce prix Nobel est « celui de tous les Congolais ».
Dans les prochaines semaines, d’autres actions seront menées par ces jeunes à Goma pour tenter de répliquer sur le terrain les principes mis en place par le Docteur Mukwege dans son hôpital de Panzi situé à quelques encablures de Bukavu dans le Sud-Kivu. Parmi elles, des campagnes porte à porte dans tous les quartiers du chef-lieu du Nor-Kivu, des projections des grandes interviews du docteur, des documentaires, ainsi que des travaux communautaires visant à assainir l’environnement. Cela, afin de tenter de donner une traduction concrète sur le terrain à ce prix Nobel en attendant la normalisation de la situation en RDC, un pays en proie à la guerre, à Ebola et où le nombre de déplacés internes s’élèvent à plus de 3,5 millions.