Le Front Commun pour le Congo, la plateforme politique de l’ex-chef de l’Etat, a très largement remporté un scrutin entaché par la corruption.
Si Joseph Kabila n’est plus le président de la RDC, il n’en reste pas moins le maître incontesté. Il l’a encore démontré ce mercredi 10 avril à l’occasion des élections des gouverneurs. Sa plateforme politique n’a en effet laissé que des miettes à ses adversaires et même alliés marqué par un degré très élevé de corruption.
Dans les 22 provinces où les élections ont eu lieu (elles seront programmées plus tard dans le Nord-Kivu et le Mai-Ndombe et elles ont été suspendues dans le Nord et le Sud-Ubangui sur décision du Conseil d’Etat), le FCC l’a officiellement emporté dans 17 provinces (dont 15 avec le PPRD, 1 avec le PALU et 1 autre avec CACH), soit un score de plus de 80 %.
Il n’y a qu’au Kasaï Oriental (Jean Maweja Mukeba, UDPS) que le FCC a laissé le parti de Félix Tshisekedi l’emporter. Ailleurs, la plateforme de Joseph Kabila a opéré une véritable razzia. C’est le cas à Kinshasa (Gentiny Ngobila), dans l’Equateur (Bobo Boloko), le Sud-Kivu (Théo Ngwabidje), au Kasaï (Dieudonné Pieme), dans le Lualaba (Richard Muyej), dans le Haut-Katanga (Jacques Kyabula), le Haut-Uélé (Christophe Nangaa, le frère de Corneille Nangaa, le président de la CENI), le Tanganyika (Zoé Kabila, le jeune frère de Joseph Kabila), le Lomami (Sylvain Lubamba Mayombo), etc.
Un second tour est en revanche prévu dans 3 provinces : le Haut-Lomami, dans le Tshopo et le Kasaï Central avec, à chaque fois, des chances sérieuses pour le FCC de l’emporter.
Au final, seuls le Mongala (Ngbundu Crispin, Ensemble) et, dans une moindre mesure, l’Ituri (Jean Bamanisa Saidi, non-aligné) échappe aux griffes de la coalition de l’ex-président pour tomber dans l’escarcelle de l’opposition.
Joseph Kabila contrôle aujourd’hui la totalité des centres de pouvoir en RDC. Le FCC est également ultra-dominant à l’Assemblée nationale où il détient une majorité de 75 % et au Sénat où ses partisans ont raflé 90 % des sièges.
Ne reste plus désormais que pour l’ex-chef d’Etat à poser la cerise sur le gâteau : nommer un premier ministre parmi ses proches qui lui sera totalement soumis. Ce devrait être chose faite dans quelques jours.