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Éditorial : l’éternel retour des mêmes problèmes en RDC

La RDC devrait à nouveau connaître une pénurie de farine de maïs cette année. L'ex-Katanga devrait être particulièrement touché © DR

Par Jacques Vallon Kabulo 

Insécurité, encore et toujours

Le bal électoral approche à grands pas. Dans un peu plus de deux mois, le 23 décembre prochain, les électeurs congolais seront – en théorie, du moins – appelés aux urnes afin d’élire un président et des députés. Le processus électoral se poursuit, de manière chaotique, sur fond de crise autour de la machine à voter et dans un contexte où l’horreur frappe chaque jour, en particulier dans l’est du pays. Hélas, nous avons appris à vivre avec depuis près d’une décennie. La RDC, on le sait, est loin d’être un havre de sécurité…

La pénurie de farine de maïs, une histoire qui se répète chaque année

L’histoire se répète lors du dernier trimestre de chaque année. Du manque réccurrent de farine de maïs, on en parle depuis 2005. Tous les ans, le même cauchemar, celaui de la hausse des prix de cette aliment de base, se répète. Cette année, la Zambie a décidé de ne pas en exporter vers la RDC. Les Lushois seront les premiers à en faire les frais. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, c’estw l’occasion pour le trio de ministres du gouvernement central de venir se pavaner dans la capitale du Haut-Katanga et la cité frontalière de Kasumbalesa.

L’objet de ce déplacement : évaluer l’ampleur de la crise, déplorer le manque d’efficacité de notre politique agricole et négocier in fine avec nos frères zambiens afin que ceux-ci assouplissent leur position. Ces derniers s’amusent du fait que le gouvernement congolais se contentent d’inaugurer des projets de villages agricoles, censés symboliser le mythe de l’autosuffisance agricole. Ils pensent sans doute, à juste titre, qu’il ferait mieux de développer l’agriculture et se soucier de ses rendements. Mais non, les trois ministres en questions qui viennent, comme on dit, « voler au secours de la population lushoise », ne viendront que pour faire parler d’eux et récolter quelques lauriers, politiques ou médiatiques.  Ils n’iront probablement pas visiter de minoteries, car la plupart sont à l’arrêt, faute d’activité ou d’électricité pour les faire tourner. D’autres sont tout simplement fermées pour des raisons politiques.

Le retour de la chasse aux Congolais en territoire angolais

C’est l’illustration des relations tendues, depuis 2004, date de la première chasse à l’homme, entre la RDC et son voisin. Des congolais sont martyrisés, molestés et humiliés sans que la diplomatie de notre pays ne trouve à y redire. Ni réaction, ni protection. Kinshasa a peur, surtout dans cette période, de froisser son puissant voisin.

Ebola revient… dans l’est du pays

En RDC, Ebola poursuit son chemin. Le virus en est à sa dixième expédition meurtrière. Dernièrement, il a élu domicile dans l’est du pays. Au Nord-Kivu et en Ituri. Le virus a déjà fait plus de 80 morts depuis sa découverte en août dernier. Dans son entreprise meurtrière, cet ennemi insidieux opère sur un terrain où il a trouvé des alliés, à commencer par les groupes armés qui narguent depuis longtemps les institutions nationales (police, armée, justice, renseignements) et la Monusco, venue à leur rescousse. Hélas, qu’il s’agisse des forces armées de RDC ou des troupes onusiennes, toutes deux ont depuis longtemps prouvé leur inefficacité. Dans l’est du pays, on a pas attendu Ebola pour mourir atrocement.