Les personnels soignants de la ville de Butembo étaient dans la rue ce mardi 6 novembre pour dénoncer les agressions dont ils sont victimes, eux et les équipes de riposte contre le virus Ebola, ainsi que les destructions de structures sanitaires et de leurs véhicules.
Depuis la déclaration de la présence du virus Ebola dans l’entité sanitaire de Butembo le 1er août 2018, des stratégies de riposte contre l’épidémie ont été mises en place par le gouvernement congolais et ses partenaires nationaux et internationaux.
« Nous dénonçons notamment le comportement indigne de la population caractérisé par des intoxications, rumeurs, agressions physiques du personnel de santé, des équipes de riposte et la destruction des infrastructures sanitaires délibérément organisées par des personnes animées de mauvaise foi, rendant ainsi difficile notre travail ainsi que celui des équipes de riposte », a déclaré le coordonnateur de l’intersyndicale des infirmiers et administratifs de santé de la partie nord du Nord-Kivu, Katembo Mathe Maneno, contacté par Le Congo libéré.
Les personnels soignants ont exprimé leur indignation et leur désapprobation face à cette situation qui ne fait qu’enkyster l’épidémie sur le territoire.
Les habitants de cette ville commerciale du Nord-Kivu semblent ignorer jusquà l’existence de cette épidémie d’Ebola qui a déjà fait des centaines de morts rien que dans leur ville. « Nous sommes victimes d’agressions parce que la population n’a pas encore compris ce qu’est cette maladie d’Ebola. Certaines personnes pensent que c’est de la sorcellerie ou quelque chose importée d’une autre zone alors que c’est une maladie qui existe bel et bien chez nous et qui tue », rappelle Katembo Mathe Maneno.
A travers cette marche, les personnels soignants entendent également sensibiliser la population sur les conséquences de tels agissements sur le plan sanitaire. Une plainte contre inconnu a été déposée ce jour auprès du procureur de la République près le tribunal de grande instance de Butembo pour que ces actes d’agressions physiques et de destructions matérielles soient punis conforment aux lois congolaises.