C’est ce que dénonce l’intersyndicale des professionnels de santé du Grand Nord alors qu’une épidémie d’Ebola frappe actuellement la partie septentrionale de la province du Nord-Kivu. Hier à Butembo, un deuxième cas de mort causé par ce virus a été enregistré.
Par Augustin Mosange, l’un de nos correspondants dans le Nord-Kivu
Dans un communiqué de presse publié la semaine dernière, l’intersyndicale des professionnels de santé du Grand Nord au sein de la province du Nord-Kivu a dénoncé des « discriminations » entre professionnels de santé engagés dans la lutte contre l’épidémie d’Ebola.
Elle pointe du doigt l’écart de traitement entre deux catégories de personnels soignants : ceux venus de Kinshasa, logés et nourris et bien rémunérés, et ceux originaires de la province.
« C’est une indignation que nous exprimons. On ne peut pas comprendre comment la main d’œuvre qu’on a importée d’ailleurs, comme Kinshasa, est payée dix fois plus que les infirmiers locaux. C’est injuste et nous demandons que justice soit faite », a déclaré Kahindo Mathe Maneno, le coordonnateur de l’intersyndicale des professionnels de santé de Butembo.
Dans son communiqué, l’intersyndicale des professions de santé du Grand Nord a menacé de retirer ses infirmiers des centres de traitement contre Ebola (CTE) dans la zone de santé de Mabalako si les discriminations persistaient.
La coordination de l’intersyndicale des infirmiers a par ailleurs appelé les habitants de Butembo et des autres zones affectées à observer scrupuleusement les mesures de prévention afin de limiter la propagation du virus Ebola.
Déjà deux victimes d’Ebola à Butembo
Ce mouvement de grogne des professionnels de santé intervient alors qu’une épidémie d’Ebola frappe actuellement le Grand Nord de la province du Nord-Kivu. Celle-ci, qui s’est déclarée début août, soit quelques semaines à peine après celle ayant frappé la province de l’Équateur dans le nord-ouest du pays et qui a fait 33 victimes, a déjà fait 91 morts d’après un bilan publié hier par le ministère de la santé. 36 malades ont toutefois été guéris, alors que 9 cas suspects sont en phase d’observation selon ce même communiqué du ministère.
Cette épidémie d’Ebola est la dixième que connait la RDC depuis 1976. C’est la première fois cependant que le virus sévit dans une zone de conflit armé.