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« Avec l’assassinat de Chérubin Okende, un point de basculement a été atteint en RDC » (Me Alexis Deswaef, avocat de Salomon Kalonda)

Me Alexis Deswaef, l'un des avocats de Salomon Kalonda Della © DR

Lors d’une conférence de presse ce jeudi 13 juillet à Bruxelles consacrée au dossier Salomon Kalonda, ses avocats, Me Alexis Deswaef et Dimitri de Béco, sont revenus sur l’assassinat-exécution de Chérubin Okende dont le corps a été retrouvé criblé de balles plus tôt dans la matinée. L’ex-ministre des Transports et porte-parole d’Ensemble, le parti de M. Katumbi, avait été enlevé la veille sur le parking de la Cour constitutionnelle par des hommes armés. Le mobile politique fait peu de doute.

« Ce matin, nous avons appris l’horreur totale. Le point de basculement avec l’assassinat de Cherubin Okende », a déclaré Me Deswaef, avocat très respecté au barreau de Bruxelles et à la CPI.

« Ce qui me frappe, c’est son enlèvement sur le parking de la Cour Constitutionnelle. Ce n’est pas un endroit sombre, une ruelle », a ajouté l’avocat, qui aurait pu signaler que l’élèvement s’est déroulé en plein milieu de la journée.

« Voir un ancien ministre, un député national, porte-parole du parti d’un opposant qui a déclaré sa candidature à la présidentielle, c’est extrêmement interpellant », a-t-il souligné.

Cet opposant, c’est Moïse Katumbi qui, sur RFI, a déclaré que son porte-parole était tombé dans « un guet-apens » avant, sur Twitter, de qualifier l’assassinat de M. Okende de « crime d’Etat ».

S’agissant de Salomon Kalonda, sujet de cette conférence de presse que l’actualité est venue brutalement percuter, ses avocats ont pointé du doigt, avec force détails, une « détention arbitraire » à « visée politique » basée sur des « chefs d’accusation fantaisistes ». 

Me Deswaef et de Béko ont annoncé qu’ils portaient plainte devant la Commission nationale des droits de l’Homme en RDC contre le général major Christian Ndaywel Okura, le chef des renseignements militaires (ex-Demiap) avant potentiellement de le faire contre « toutes personnes, commanditaires et exécutants, responsables de l’arrestation de M. Kalonda. »

Il ne devrait s’agir que d’une première étape avant d’autres recours, ont indiqué les avocats. En attendant, la plainte déposée à la CNDH va contraindre le régime Tshisekedi à dévoiler son jeu et se découvrir dans un dossier où celui-ci avait opté jusqu’à présent pour la stratégie du pourrissement.

Voir ou revoir la conférence de presse des avocats de Salomon Idi Kalonda : 

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