Une fois, de plus Joseph Kabila a parlé. Une fois de plus, il n’a rien dit.
Le chef de l’Etat (hors mandat) RD congolais a réuni les membres de la majorité présidentielle samedi 12 mai à Kingakati, sa ferme située à quelque 80 kilomètres de la capitale, Kinshasa.
Les élections auront lieu le 23 décembre [prochain], a tenté de rassurer M. Kabila, en s’empressant d’ajouter : si tout se passe bien. Bref, un propos toujours aussi obscure qui n’est de nature à rassurer ni l’opinion nationale, ni l’opinion internationale.
Pour une majorité de Congolais, Joseph Kabila est bien décidé à s’accrocher au pouvoir
Il en va de même sur la question de son successeur. Alors que la date limite pour le dépôt des candidatures à l’élection présidentielle en RDC a été fixée en juin prochain, Joseph Kabila est resté mutique sur son éventuel dauphin.
Un silence qui ne fait qu’entretenir les doutes sur la volonté du président actuel de se maintenir encore au pouvoir alors même qu’il est hors mandant depuis le 20 décembre 2016 en vertu de la Constitution. La plupart des signaux adressés ces dernières semaines, à l’instar de la nomination de deux proches du président RD congolais à la Cour Constitutionnelle, laissent à penser que M. Kabila n’a aucune intention de céder son fauteuil après plus de 17 années au pouvoir malgré la situation catastrophique du pays et le vif mécontentement de la population.
La semaine dernière, suite à une rumeur persistante propagée sur les réseaux sociaux qui accréditait l’idée d’une candidature de Joseph Kabila à la prochaine élection présidentielle, Jean-Pierre Kambila, le directeur adjoint de cabinet du chef de l’Etat, a été contraint de faire un démenti à l’AFP. Reste que pour une majorité de Congolais, Joseph Kabila est bien décidé à s’accrocher au pouvoir, quels que soient ses propos ou ceux de ses lieutenants.