La ville et le territoire de Beni connaissent une situation très alarmante. Aux massacres des rebelles ougandais de l’ADF, qui ont fait des milliers des morts, s’ajoute désormais l’épidémie d’Ebola qui a fait son apparition il y un mois dans cette localité de la province du Nord-Kivu.
Par Augustin Monsange, l’un de nos correspondants à Goma
Cette fois-ci, elles n’ont pas perdu de temps. Dès l’annonce de l’apparition du virus Ebola dans le Nord-Kivu, le gouvernement congolais et la communauté internationale se sont employés à juguler l’épidémie qui venait d’être maîtrisée quelques semaines plus tôt dans la province de l’Equateur, située dans l’ouest du pays.
A cette fin, un financement conséquent a été débloqué en un temps record, permettant ainsi la mise en place dans des délais très rapides d’un dispositif de lutte contre Ebola sur le terrain.
Si beaucoup applaudissent la réactivité des autorités et de leurs partenaires pour éviter le propagation du virus, certains se demandent pourquoi il n’en va pas de même dans la lutte contre les ADF.
C’est le cas notamment de Nick Junior, un activiste de la société civile et défenseur des droits de l’homme basé à Beni. « Ebola n’est en rien différent des ADF. Tous deux exterminent la population. La différence, c’est qu’Ebola vient d’apparaître, alors que cela fait plus de quatre ans désormais que nous subissons les massacres des ADF« , fait-il observer.
Pour cet activiste, rien ne justifie la différence d’attention et de traitement entre ces deux fléaux, les ADF et Ebola, qui sont « aussi nuisibles l’un que l’autre ». Le gouvernement congolais et la communauté internationale devraient s’unir pour véritablement venir en aide à cette population depuis trop longtemps endeuillée par les ADF », indique-t-il.
En attendant une hypothétique prise de conscience, Beni continue de compter ses morts.