Cette délégation a pour mission d’écouter différents interlocuteurs, au sein des pouvoirs publics et de la société civile, afin de tenter de comprendre pourquoi la situation sécuritaire à Beni, qui connait déjà une ampleur dramatique, ne fait qu’empirer depuis plusieurs semaines. Il s’agit également pour elle de recueillir des suggestions et de les répercuter ensuite auprès du pouvoir central à Kinshasa, la capitale.
Hier, lundi 8 octobre, cette délégation a rencontré le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, ainsi que des membres de l’assemblée provinciale. Au sortir de ces rendez-vous, Simon Bulupiy Galati, le président de cette délégation, membre de la majorité présidentielle, a exprimé ses vives préoccupations face à la dégradation continue de la situation et a fait part de la détermination des élus nationaux d’apporter leur pierre pour y remédier, promettant que suite aux recommandations qu’ils feraient, des décisions importantes seraient prises.
Too late, too little
Il est toutefois permis d’en douter. Et quand bien même, cette initiative arrive bien tard (les députés sont en fin de mandat). « It’s too late, too little », souffle en anglais un homme qui habite Goma depuis une quinzaine d’années. Le Nord-Kivu est en proie à une insécurité grandissante depuis de longues années. A Beni, ville martyre, on dénombre 2 500 civils tués par de présumés ADF depuis octobre 2014. Les FARDC se sont montrés incapables d’endiguer un tel déchaînement de violence. Certains évoquent leur incapacité, d’autres vont jusqu’à pointer du doigt des complicités avec les tueurs. Quant à la Monusco, malgré ses effectifs pléthoriques et des moyens conséquents, elle a fait preuve de la même inefficacité.