Accueil Société

Nord-Kivu : les policiers-militaires (PM) accusés de rançonner les motards au niveau de la barrière de Kanyaruchinya dans le territoire de Nyiragongo

Les policiers-militaires (PM) sont accusés de rançonner les motards au niveau de la barrière de Kanyarushina dans le territoire de Nyiragongo © DR
Leur hiérarchie est soupçonnée de fermer les yeux, voire de profiter de ce racket.

Le village de Kanyaruchinya est situé à environ 10 km au nord de la ville de Goma dans le territoire de Nyiragongo au Nord-Kivu. Sur place, il y a une barrière où, avant d’entrer dans la ville, chaque passant doit être contrôlé.

Mais depuis cinq mois, les militaires PM placés au niveau de cette barrière sont à l’origine de tracasseries visant la population, en particulier les motards.

« Pour traverser ce point de passage, si tu es sur ta moto avec un colis de braises, de pommes de terre ou autres, ces PM t’obligent à payer entre 200 à 500 francs congolais », dénonce le président de la jeunesse du territoire de Nyiragongo, Faustin Nzabayo.

« Ce qui est étonnant, c’est que la fois passée, nous avons dénoncé cette situation en plein conseil territorial de sécurité. L’administrateur du territoire s’est alors rendu sur place et il a pu vérifier que ce que nous disions était vrai. Mais aucune mesure n’a été prise depuis », dit-il, indigné.

Menacés de mort pour avoir dénoncé ce racket

Pire, comme c’est très souvent le cas en RDC, les jeunes de Nyiragongo qui ont dénoncé ce système de racket au niveau de la barrière de Kanyarushina sont désormais menacés de mort.

« Nous sommes menacés de mort par ces militaires pour avoir dénoncé leurs agissements dont est victime la population civile, en particulier les motards. Nous avons demandé l’implication de l’autorité provinciale pour qu’il y ait une libre circulation effective des personnes et des biens à cet endroit-là. Ce serait normalement la mission de ces militaires. Mais c’est tout autre chose qu’ils font », indique Faustin Nzabayo.

Pour autant, celui-ci n’entend pas plier face aux intimidations. « Nous n’allons pas céder face aux menaces des militaires. Au contraire, nous allons continuer jusqu’au bout notre combat pour que la population soit véritablement en sécurité », prévient-il.

En attendant, peut-être, que les autorités provinciales et la hiérarchie policière et militaire ne fassent le nécessaire. Nombreux sont cependant à en douter, le racket des forces de l’ordre à l’encontre des civils étant une pratique très courante en RDC.